Enfant différent, mais enfant quand même, découverte d’une particularité.

Voilà un article qui me tient particulièrement à cœur. En effet, je n’en parlais pas trop, je savais même pas si j’allais le publier. Publiera, publiera pas ? Mais voilà, depuis Septembre, le Petit Prince vit un calvaire à l’école. Bien que cela s’arrange, il s’avère que le Petit Prince a affronté bien des épreuves, avant qu’on mette un nom sur ce qui le caractérise. Retour sur ces mois très pénibles.

Une rentrée très compliquée.

Au mois de Septembre, le Petit Prince a fait sa première rentrée scolaire, en petite section. Nous avions hâte, le petit Prince connaît depuis longtemps son alphabet, compte jusqu’à 20 ( maintenant 50 voir plus), et fait plein d’activités ludiques à la maison. Nous nous disions que cela serait dans la continuité. Hélas non …Après une rentrée où le Petit Prince était très motivé, la maîtresse nous a convoqué … 2 jours après. Catastrophe, le Petit Prince y est très agité, refuse de l’écouter, entraîne ses camarades dans ses bêtises, bref, à l’entendre, je lui avais refilé un enfant terrible. Abasourdis, nous prenons notes, mais hélas nous serons reconvoqués 15 jours plus tard. Rien ne s’arrange, c’est même pire, le petit Prince est extrêmement frustré et commence à être violent !! Elle dit qu’il s’ennuie, ne termine pas ses activités, qu’il préfère faire d’autres activités et qu’il semble triste sans savoir pourquoi. J’émets l’hypothèse qu’il lui faut peut-être des activités plus adaptées, étant donné qu’il sait faire toutes les autres depuis longtemps. Elle balaie cette hypothèse et me parle plutôt Hyperactivité, de Centre Medico Psychologique, de médicaments, de suivi … Elle me conseille même de voir avec la MDPH pour une AVS !! Non, je ne la croit pas, mon fils n’est pas Hyperactif, puisque si c’était le cas, cela ne se caractériserait pas qu’à l’école. Il a toujours été vif, mais ne s’est jamais comporté comme elle le dit à la maison, ou même chez nos famille ou en extérieur et encore moins au Karaté, qu’il pratique depuis la rentrée et où tout se déroule à la perfection. Pour moi, cela venait d’ailleurs.

Un neuropsy, ça change la vie !

Très vite, nous prenons la décision de faire un bilan chez un neuropsy, et non au CMP comme nous le demandait la maîtresse. Car si il y avait un réel soucis, il fallait qu’on le sache rapidement, afin de l’aider au mieux. Nous avons souhaité aller chez un neuropsy réputé, et c’est après de longues recherches et des heures au téléphones que nous choisissons un Neuropsy de renom, réputé pour être une pointure avec les enfants dans toute la région Rhône Alpes. Je ne le remercierai jamais assez pour sa disponibilité et ses conseils.

Nous allons donc à un premier rendez-vous, début octobre. Il nous pose alors 1001 questions sur le petit Prince. Puis, s’ensuit un second rendez-vous où cette fois le petit Prince nous accompagne. Très vite, il nous conseille de lui faire passer en plus du bilan le WPPSI. Cet examen se destine aux très jeunes enfants, jusqu’à 6 ans. Il permet d’évaluer de façon efficace le QI d’un enfant, et d’explorer différents thèmes, afin de voir quelles sont les spécificités de l’efficience intellectuelle de l’enfant. Rendez-vous pris pour la fin du mois. Entre temps, nous tenons la maîtresse au courant, qui n’y croit pas vraiment et insiste fort pour que l’on passe par le CMP. Nous tenons bon. Nous décidons cependant avec elle, sur les conseils du neuropsy, d’un aménagement d’horaires. Le petit Prince ira désormais à l’école uniquement le matin, et nous le récupérons après la cantine. Cet aménagement porte ses fruits, le petit Prince s’apaise, la maîtresse également, et elle commence à apprivoiser ce garçon qui lui causait tant de soucis.

Arrive le jour de l’examen. Nous avions un peu peur, après tout, on ne sait pas ce qui va être annoncé. Nous arrivons, et là, nous sommes gentiment remerciés : C’est entre le neuropsy et son patient que cela se passe. Nous sommes donc invités à attendre dans une autre pièce durant la durée de l’examen. Nous aurons beau tendre l’oreille, nous n’entendrons presque rien, si ce n’est quelques rires ou quelques mots. Au bout d’une heure et demie, nous récupérons un Petit Prince de très bonne humeur. Sourire aux lèvres, le neuropsy nous donne un nouveau rendez-vous, pour le bilan, 1 semaine plus tard.

Un bilan salvateur.

Nous arrivons donc, fin octobre,chez le neuropsy, avec même un peu d’avance. Stressés, nous avions peur de ce qu’il allait nous dire. Une fois installés, il entre dans le vif du sujet. Il élimine chacun des diagnostics tels qu’autisme, aspenger, ainsi que … L’hyperactivité. Une fois rassurés sur ces sujets, tout s’enchaîne très vite. Il parle beaucoup, nous montre des courbes, des graphiques, des camemberts, il y a plein de couleurs, il cite un certain Mr Revol ( grand spécialiste DYS/TDAH/HPI et professeur, qui a rédigé ses directives données aux écoles, entre autres), puis j’entends : Votre fils est situé ici. Je vois une courbe en forme de vague et il est au bout. Et il nous dit, sourire aux lèvres : Il faut toujours écouter les parents. Votre fils n’a aucun soucis, il est très certainement HPI.

Et là je comprends, nous avions raison. Le QI de Logan est évalué à environ 135, à 3 ans, ce qui est très largement au dessus de la moyenne, la moyenne est entre 100 et 110, y comprit pour les adultes. Il serait donc HPI ( Haut Potentiel Intellectuel), mais on dit aussi EIP ( Enfant Intellectuellement Précoce), et ces enfants sont gentiment surnommés les petits zèbres. Il nous explique alors que notre fils sait beaucoup de choses, qu’il est très volontaire et investi QUAND CA L’INTERRESSE, un brin perfectionniste et surtout, qu’il a une mémoire extraordinnaire. Chose que la maîtresse nous avait également dit, puisque le second jour, il connaissait déjà les noms et prénoms de tous ses camarades de classes, celui de la maîtresse compris. Il nous averti cependant qu’il faudra confirmer ces résultats à l’âge de 6 ans avec un nouvel examen, mais que son QI n’ira pas en baissant … Il nous dit aussi que le cerveau du Petit Prince ne fonctionne pas tout à fait comme le notre, disant de lui qu’il a sa propre façon de raisonner, et que de temps en temps, nos chemins se croisent. Ce qui va lui sembler évident ne l’est pas forcément pour nous. Il raisonne très très vite, et parfois, on a du mal à le suivre, ou à suivre le fil de sa pensée. Il s’éparpille vite, car veut explorer toutes les possibilités découlant de ses idées, et il se perd parfois. Ce qui occasionne une frustration extrême, en particulier lorsque son interlocuteur ne comprend pas immédiatement le fil de son idée ou ses explications. Et forcément, l’enfant, très frustré, peut se montrer violent, surtout à 3 ans, âge où les enfants ne savent pas forcément nuancer leurs réactions. Bref, plus il nous expliquait la façon de faire du Petit Prince, plus cela devenait une évidence pour nous, tant cela correspondait à ce que nous avions constaté.

Et maintenant, on fait quoi ?

Maintenant, nous allons le faire suivre par un psychologue spécialisé, car il a besoin d’aide pour apprendre à gérer ses émotions, car il a encore parfois des difficultés à l’école. Le psy l’aidera à mieux gérer sa particularité, particularité dont il a pleinement conscience, quasiment depuis le début, avant même qu’il soit repéré ( j’aime pas diagnostic, ça fait malade, et il n’est pas malade). Avec le neuropsy, nous lui avons présenté sa différence comme étant un super pouvoir ( grand fan de héros), et du coup, il ne me dit plus qu’il est nul car différent des copains. Chose qu’il me répétait trop souvent … Maintenant, il gagne confiance en lui, et a pleinement conscience que sa différence peut devenir sa plus grande force. Qu’on va faire comme au karaté : Bien travailler et écouter attentivement, se contrôler.

Nous avons tenu au courant l’école, et nous avons demandé une réunion avec l’équipe éducative, comme cela nous avait été conseillé. La directrice et la maîtresse ont été au top, et j’ai été étonnée par la maîtresse. Elle s’était beaucoup documenté sur le sujet, et avait même trouvé des astuces pour mieux aider le Petit Prince ! Je ne parlerai pas de la psy scolaire, complètement à côté de la plaque, qui ignorait même la note que l’éducation nationale a envoyé à toutes les écoles quand au suivi des enfants HPI. Bref, elle, on s’en moque. C’est avec la maîtresse que l’on veut que ça aille. Maintenant, le Petit Prince l’adore, et a le sourire en allant à l’école, alors qu’avant, c’était des larmes. Nous restons très présents et nous tentons de fonctionner de concert avec l’école, et pour l’instant, ça tient le choc. A voir dans la durée.

En bref.

Nous voilà donc soulagés, nous savons enfin pourquoi le Petit Prince en bave autant : Il serait HPI. Il sera suivi par une super psy, la maîtresse a fait d’énormes efforts, et lui, rentre à la maison avec le sourire et se montre désormais très assidu et investi à l’école. Bien sûr, ce n’est pas rose tous les jours, mais il y a du progrès. Allez, on y croit !

Je tiens à remercier particulièrement l’antenne de savoie de l’association ANPEIP, l’Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces. Leur disponibilité, leurs conseils et leur aide ont été d’un grand secours lorsque nous perdions pied. Une équipe formidable !

23 comments

  1. Tabai says:

    Merci pour ce super article très bien écrit et plein d’émotions 😊 J’espère que votre petit prince restera épanoui et qu’il ira très loin dans sa vie futur 😍

  2. Vignes Elodie says:

    Super ton article.
    Cela m’a appris beaucoup de choses.
    Maintenant que vous savez tout iras de mieux en mieux. Et le faire passer comme des supers pouvoirs c’est une excellente idée afin qu’il ne se sentent pas exclu auprès des enfants qui l’entourent au quotidien.
    Gros bisous 😘

  3. gaelleschlaffke says:

    Bonjour votre article est rempli d amour et d émotion. J’espère que votre fils ira de mieux en mieux. Bon courage bonne soirée

  4. Severine Pelletan says:

    Bonjour et merci pour votre excellent article. Tous les enfants n’ont pas le même soucis que le vôtre mais il est bien d’aborder ce thème car c’est vrai qu’à l’école on est parfois peu écouté. On disait que mon fils ne savait pas lire alors qu’il lisait très bien mais aller trop vite en répondant aux questions sans lire la phrase complètement pressé de terminer un exercice . Son institutrice l’interrogeait en pensant qu’il n’écoutait pas son cours. Il répondait juste à ses questions. Finalement mon fils disait s’ennuyer pendant ses cours . Enfin chaque enfant apprend plus ou moins vite et quand ils ont un train d’avance, il s’ennuie.

  5. LEBON DANY says:

    C’est en participant à un jeu concours que je me suis inscrite à votre compte Instagram et que j’ai eu l’idée de venir sur votre blog. Je vous précise que je vais jamais sur les blogs.
    Je me rends compte qu’il n’y a pas de hasard.
    Mon époux et moi avons vécu à peu près la même chose avec notre fils qui a aujourd’hui 30 ans.
    La différence c’est que c’est nous qui avions détecté la différence.
    Quand il est entré à l’école il avait 2 ans et demi et savait lire. Il avait appris pratiquement seul. Il a sauté plusieurs classes en ne faisant qu’un moi, parfois un trimestre par classe. Je le changeais d’école dès que son instituteur perdait pied.
    Le rectorat m’a beaucoup aidé ainsi que le neurologue psy.
    Il a terminé son cursus scolaire avec son bac et mention très bien.
    Aujourd’hui il exerce un métier qu’il aime et semble heureux.
    Il vous faudra beaucoup de patience et de tact car ces enfants sont particulièrement têtus.
    Lui apprendre l’humilité très tôt est indispensable pour son bonheur mais on a dû vous dire tout cela.
    Je souhaite plein de belles choses au Petit Prince et je suis certaine que tout ira bien pour lui.
    Avec de l’amour et de la compréhension tout est possible…
    Bien à vous,
    Dany.

  6. Audrey Dufossez says:

    Bonjour, en vous lisant j’ai l’impression de revivre un peu ce que nous avons vécu avec mon ainée!! C’est notre médecin traitant qui avait détecté la précocité d’Emma et heureusement la psychologue scolaire nous a suivi. Emma 6 ans et demi est maintenant en CE 1 et s’en sort pour l’instant très bien!! Bon courage à vous.

  7. aurelie crouzet says:

    Bonsoir … tout cela est un ensemble de stress et de courage , mon fils a une avs et dieu sait que je ne voulais pas , a l heure d aujourd’hui ,je le prends mieux et accepte l idée qu il en avait besoin….. merci pour votre bel article

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